Norbert Pagé aux Cordeliers

Anne-Marie Delloye-Thoumyre devant l'un des tableaux de Norbert Pagé.
Anne-Marie Delloye-Thoumyre devant l’un des tableaux de Norbert Pagé.

Les Cordeliers seraient-ils en train de renouer avec les grandes expositions qui ont fait leur succès ? Si Norbert Pagé avait joué au football, il aurait évolué dans la même équipe que Zao Wou Ki, Debré et Turner. Une distribution internationale plus proche du chatoiement brésilien que du catenaccioitalien. C’est aéré, coloré et inspiré. Et c’est visible jusqu’au 18 septembre.

« Si l’œuvre n’est pas forte, elle est écrasée par le lieu. »La maxime est propre à la majesté des Cordeliers. Avec Norbert Pagé, aucun risque. De l’avis général, une fois installées, ces toiles ont immédiatement trouvé leur place et inspiré les lieux. Le parcours de Pagé est atypique : architecte d’intérieur qui a fait les Beaux-Arts, l’artiste est venu à l’impressionnisme en empruntant les chemins de traverse. A l’automne de sa vie, il atteint l’excellence.
« L’homme est calme et discret. Son personnage est à peu près à l’opposé de l’étonnante force dégagée par sa peinture », souligne Anne-Marie Delloye-Thoumyre, adjointe déléguée à la culture et au patrimoine. Il l’a sans doute recherchée toute sa vie : Norbert Pagé a enfin découvert cette lumière intérieure qui inonde ces tableaux dont une partie a été réalisée pour l’exposition des Cordeliers.

Dans le dortoir des moines

Après le gigantisme de la nef, les visiteurs auront droit à des œuvres beaucoup plus intimes et sombres, dans le dortoir des moines. Exposées pour la première fois en France, ces estampes ont été réalisées avec des fonds de pots d’imprimerie. Très différent, le résultat est tout aussi saisissant. A découvrir ou redécouvrir, absolument !

Exposition aux Cordeliers, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, du mardi au dimanche. Entrée gratuite.

Bruno Mascle